Château Dassault

Une rafale dans le paysage Saint-Emilionnais.

Histoire

Autrefois appelé Château Couperie, le domaine fut acheté par Marcel Dassault en 1955. Le célèbre avionneur français, père des fameux Falcon et Rafales, en tant que grand amateur de vin, souhaitait acquérir une propriété et ainsi en faire son étendard dans le paysage viticole français. Il mit alors la main sur une propriété de 24 hectares d’un seul tenant. C’est alors que la destinée du Château Dassault bascula.

Preuve de l’engagement des diverses équipes passés par le domaine, le château est confortablement installé au sein du classement des vins de Saint-Emilion depuis 1969.

Toujours dans cette volonté de se développer, la famille Dassault mettra la main basse sur le Château La Fleur (24 hectares) en 2002 et le château Faurie de Souchard en 2013, tous deux voisins directs de Dassault.

D’ailleurs, depuis le millésime 2022, le Château Dassault a pu intégrer les vignes du Château Faurie de Souchard, ce qui porte la superficie du domaine à 39,2 hectares de vigne. Aujourd’hui les deux propriétés sont regroupés au sein de la société Dassault Wine Estates.

Des pierres en rappel à la première usine de Marcel Dassault

La vigne et son terroir

L’encépagement du château Dassault est des plus classiques de la rive droite, à savoir, une majorité de Merlot pour 75% environ, additionnés à 20% de Cabernet Franc et 5% de Cabernet Sauvignon. La moyenne d’âge des vignes est d’environ 30 ans.

L’objectif du château est d’augmenter la part de Cabernet Franc à l’avenir afin de s’adapter au mieux à l’évolution des conditions climatiques qui se veulent être de plus en plus exigeantes, mais aussi redonner la part belle à ce cépage historique et si caractéristiques des vins de Saint-Emilion.

L’exposition des vignes est principalement orientée au Nord, ce qui confère naturellement aux vins du Château Dassault une grande fraicheur. Le terroir est composé majoritairement de sols argilo-sableux ainsi qu’une petite proportion de sols argilo-calcaire.

Conscientes de l’importance de la dimension écologique, les équipes du château travaillent de plus en plus dans le respect de l’environnement. C’est pour ça que, sur une parcelle historique du domaine, un pôle recherche et développement viticole a été créé.

Sur cette parcelle le pépiniériste effectue ses propres sélections massales, ce qui permet de tirer profit au maximum des atouts du terroir. Une chose importante également, l’écosystème autour de la vigne. Le travail du sol se fait à cheval, des arbres sont plantés, on sent vraiment la considération que les équipes ont pour l’environnement.

Y sont également testées de nouvelles façons de tailler, de nouvelles manières de protéger la vigne contre le gel, etc. Un retour aux basiques indispensables, tant la recherche de la quantité a pris le pas sur la qualité.

Ici tout est classé, même ce charmant petit étang

Il faut savoir que depuis 2016, le château est certifié HVE 3 (Haute Valeur Environnementale de niveau 3), qui vient récompenser l’engagement quotidien des équipes du château.

Un chai flambant neuf

Une fois venue le temps des vendanges, celles-ci sont drastiques et se font manuellement. La sélection des parcelles à récolter est minutieuse. Les baies sont dégustées, parcelle par parcelle, afin d’estimer avec précision quelle sera la date optimale de la vendange.

Une exigence indispensable afin d’amener au chai les plus beaux raisins, et tout sera pris en considération, de la peau aux pépins, dans le but de maintenir une certaine fraicheur aromatique tout en conservant également un bel équilibre alcool/acidité, si caractéristique du château.

Mais que serait un grand château sans un chai digne de ce nom ? Une problématique de plus en plus dans l’air du temps. Les chais sont vieillissants, et pour beaucoup, plus assez adaptés aux nouvelles problématiques. De plus, avec l’intégration des parcelles appartenant au Château Faurie de Souchard, il était devenu indispensable d’avoir un cuvier approprié.

C’est pourquoi, depuis 2022, le château bénéficie d’un sublime chai réservé à la production du grand cru classé.

Le nouveau cuvier fraichement inauguré

Le bâtiment a été construit autour de 3 grand axes, indissociables les uns des autres :

  • Une amélioration des techniques pour travailler avec des cuves mieux adaptées à la superficie des parcelles. Les vinifications sont donc parcellaires, ce qui permet d’avoir plus de précision dans l’élaboration du vin. De l’encuvage à l’entonnage tout se fait par gravité (le chai à barrique se situe juste en dessous). Pourquoi ? tout simplement pour limiter au maximum l’utilisation des pompes lors des remontages.
  • Une économie d’énergie. Le bâtiment est très lumineux de par ces grandes vitres, ce qui entraine une baisse de la consommation d’électricité nécessaire pour illuminer le chai. De plus, les cuves inox utilisées pour les vinifications sont thermorégulées et à doubles parois, ce qui entraine un meilleur contrôle des températures. Ce qui a deux effets, le premier sur l’extraction des tanins qui se veut plus douce et constante, donc plus précise, mais aussi, encore une fois, une baisse de la consommation d’énergie.
  • Une amélioration des conditions de travail des employés, en effet, des bornes électriques avec arrivées d’eau se trouvent aux quatre coins du chai, ce qui permet aux équipes du chai de porter moins de matériel (tuyaux notamment) et facilite ainsi l’utilisation au quotidien. Pensé de manière à être plus ergonomique, de sorte à ce que le maitre de chai puisse travailler seul au quotidien lorsqu’avant il avait besoin du renfort d’une personne. Pas de craintes, cette personne est dédiée à un autre chai (Château La Fleur).

Un engagement fort de la part du château, puisqu’il a nécessité un gros investissement, indispensable à la production d’un vin d’exception.

Le pigeage, autrefois manuel, se fait dorénavant avec un pigeur mécanique dernière génération. L’objectif ? Obtenir une meilleure extraction des tanins en agissant notamment avec plus de douceur.

Une fois les vinifications terminées arrive le temps de l’élevage, et pour ça le château bénéficie également d’un chai à barrique enterré et climatisé de dernière génération, au design aussi étonnant que fascinant.

Situé juste en dessous du chai dédié aux vinifications, comme précisé ci-dessus, le passage du vin de la cuve à la barrique se fait par gravité.

Longtemps critiqués pour l’utilisation excessive de fûts de chênes neufs, les châteaux utilisent de plus en plus de nouveaux contenants pour leurs élevages. Dassault ne déroge pas à la règle.

Ici, sont utilisés pas moins de 4 différents types de contenants :

  • Barriques de 225l
  • Barriques de 500l
  • Amphores, qui composent environ 10% de l’élevage depuis 2018
  • Foudres
Les lumières bleues sont un rappel aux pistes d’avions
Les fameuses amphores
Les 3 foudres dernièrement arrivés

Ces nouvelles méthodes d’élevage ne sont pas anodines et répondent à une certaine exigence venue de la part du consommateur. Décriés notamment pour le fait que les vins de Bordeaux avaient besoin d’une certaine garde avant d’être bus, l’intégration de ces nouveaux modes d’élevage permet de rendre les tanins plus ronds, et surtout mettre en avant le côté fruité. La principale cause est la réduction du contact que le vin va avoir avec le bois. Plus le vin aura contact avec le bois plus il sera tannique, inversement, moins il y aura de contact avec le bois, moins le vin sera tannique. Tout ça dans le but d’améliorer la buvabilité des vins.  

En fonction des millésimes, l’assemblage final est composé, en moyenne, de 60% de vins élevés en barriques neuves, 20% de barriques ayant connu 1 vin ou en cuve béton, 10% en foudre et enfin 10% en amphore. A savoir qu’environ 10% des Cabernet Sauvignon sont issus d’une vinification intégrale en barrique de 500l.

Les anciens chais du Château Dassault, sont aujourd’hui utilisés pour la production des vins du Château La Fleur, autre propriété du groupe Dassault Wine Estates.

Ancien cuvier
Ancien chai à barriques

Pour découvrir les vins dégustés, je vous invite à vous rendre dans la Tasting Zone.

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