Château Beychevelle

Un château historique, des jardins à la française, bienvenue dans le « Petit Versailles » du Médoc.

Même sous la pluie, comment ne pas tomber sous le charme de ce château ?

Histoire

Pour trouver les premières traces de production viticole sur le domaine il faut remonter au Moyen Âge, où du vin était exporté par bateau en direction de l’Angleterre, des Flandres et de la Germanie. C’est en 1525 qu’un château sera érigé sur la propriété par l’évêque François de Foix-Candale.

N’ayant pas de descendance c’est sa nièce qui va en hériter, alors mariée à Jean-Louis de Nogaret de la Valette, plus connu sous le titre de Duc d’Épernon. Homme influent de cette époque, la légende veut que, chaque navire qui passait devant le château se devait de baisser ses voiles en guise d’allégeance, d’où le nom de « baisse voile » qui deviendra Beychevelle.

Une propriété qui, à cette époque déjà, figurait parmi les meilleures de la région, ce qui justifiera son accession au rang de 4ème cru classé au sein du classement des vins du Médoc établi en 1855 sur la demande de Napoléon III.

Au fil des années de multiples propriétaires se succéderont, jusqu’à ce qu’une certaine dynastie prenne le contrôle en 1890, les Achille-Fould. Trois générations se relaieront et réussiront à maintenir le cap malgré les diverses crises auxquelles ils feront face.

C’est en 1986, au décès d’Aymar Achille-Fould, que le château va devenir propriété d’une compagnie d’assurance, qui verra arriver en 1989 la famille Suntory en tant qu’associé.

Aujourd’hui la propriété est possédée par la société Grands Millésimes de France qui est détenue à part égale par les groupes Castel et Suntory. Le château est dirigé depuis 1995 par Philippe Blanc, ingénieur agronome, qui mène la barque d’une main de maitre.

Le vignoble et son terroir

À l’instar de ses voisins médocains, le château Beychevelle voit son vignoble s’étendre sur près de 90 hectares (AOC Saint Julien et Haut Médoc), ce qui en fait un des plus grands de l’appellation, au pied du podium derrière les non moins célèbres châteaux Lagrange (118ha), Talbot (107ha) et Léoville Las Cases (98ha).

L’encépagement est de 57% de Cabernet Sauvignon, 38% de Merlot et 5% de Petit verdot.

Les parcelles sont plantées sur les deux plateaux de l’appellation, la grande majorité étant sur Beychevelle et 10 hectares environ, sur Saint-Julien contiguës aux vignes des châteaux Léoville Las Cases, Poyferré et Barton.

Le sol est composé de graves garonnaises à sous-sol argileux profond, pour la majorité, et sablo-argileux sur quelques parcelles. Des graves typiques de la région qui permettent aux différents cépages cultivés de s’y épanouir pleinement.

Un chai à la pointe de la modernité

Il ne passe pas inaperçu. Voilà comment, au premier abord, nous pourrions décrire le nouveau chai livré en 2016. Il faut dire que cette énorme structure construite le long de la route des vins du Médoc en impose fièrement.

À peine rentré, vous comprenez qu’il s’agit là de l’écrin idéal à la production d’un vin d’exception, où la décoration est une ode au voyage et à l’univers maritime.

Le cuvier est composé de 59 cuves tronconiques thermo régulées à double parois, parfait pour avoir un travail des plus précis lors des vinifications. Une plateforme à l’étage, en haut des cuves, permet aux employés de travailler à la fois en sécurité mais aussi avec plus de confort. Une prise de conscience indispensable aujourd’hui quant au bien-être des employés.

Mais que serait un cuvier flambant neuf à la pointe de la technologie sans un chai à barriques à son image ?

Le château élève ses vins dans deux chais séparés. Un par millésime en cours d’élevage, d’ailleurs, au moment de la visite le premier accueillait depuis bientôt un an déjà le millésime 2022 alors que le second se tenait prêt à recevoir le millésime 2023.

Ici, on fait la part-belle à la barrique de 225 litres, un contenant iconique de la région. Pour le château Beychevelle, 70% sont faites en bois de chêne français neuf et 30% ont déjà servi pour un millésime. Elles proviennent d’une dizaine de tonnellerie différentes, où chacune va conférer un profil singulier aux vins élevés en son sein, et ce, toujours dans la quête du détail et de la précision. Chaque année ce sont environ 800 à 850 barriques qui sont achetées.

Le second vin pour sa part, l’Amiral de Beychevelle, est élevé pour environ 35% en barriques neuves, le reste étant dans des barriques de 1 et 2 vins. En fonction des millésimes, en moyenne, le château Beychevelle produit 500 000 bouteilles entre ses premier, second vin et le vin en Haut Médoc.

Un dévouement quotidien

Le titre n’est pas anodin. De janvier à décembre le travail, à la fois à la vigne comme au chai, est un réel dévouement au quotidien des employés. Chaque saison possède son lot de tracas, où l’expérience et l’efficience des équipes sont primordiales.

Le travail de la vigne est toujours plus respectueux de l’environnement, le château ayant d’ailleurs la qualification d’agriculture raisonnée. L’objectif est d’adapter les méthodes de culture afin de travailler le vignoble et son écosystème avec encore plus de respect que les années passées, mais aussi pour faire face aux problématiques climatiques actuelles de plus en plus exigeantes.

Au quotidien il y a 55 salariés au sein de la propriété, le pic étant lors des vendanges où il y a une centaine de vendangeurs qui gravitent autour du château. Une période de deux semaines où les équipes sont mobilisées afin de récolter manuellement des raisins à parfaite maturité, tout en conservant une certaine fraicheur.

Arrivés en provenance de la vigne, les raisins sont égrappés puis triés par un trieur optique, où seuls les meilleurs seront mis en cuve, de manière gravitaire. Une nouveauté depuis la livraison du nouveau cuvier.

Tente abritant la ligne de triage des grappes tout juste vendangées.

Tout au long des vinifications, les jus seront remontés avec aération automatique ou pigés avec un pigeur pneumatique. L’objectif est de tirer le meilleur de chaque cuve avec le plus de douceur possible, afin de favoriser l’extraction des tanins, mais aussi de préserver la fraicheur et le fruité des raisins.

Remontage vu du haut de la cuve.
Vu haute du cuvier en plein remontages et pigeages durant les vendanges.

Une fois les vinifications terminées, les vins sont mis en barriques pour débuter leur élevage qui va durer environ 18 mois. La mise en bouteilles se fait au château, avant expédition auprès des négociants.

S’en est suivi une superbe dégustation, en compagnie de Philippe Blanc, que je vous laisse découvrir dans la Tasting Zone. Petit avant-goût, nous avons commencé par une dégustation du millésime 2020.

Petit avant-goût, nous avons commencé par une dégustation comparative du millésime 2020.
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